21 juin 2004
Robert Damoiseau
Professeur à l'Université des
Antilles et de la Guyane
à
Monsieur le Ministre de
l'Education Nationale
Monsieur le Ministre,
Certaines souces d'informations font état d'une mesure en préparation visant
à la mise en place du CAPES de créole qui ne serait désormais plus annuelle.
Une telle mesure, si elle était prise, correspondrait à une grave erreur
d'appréciation concernant la signification de ce CAPES pour les populations
de langue et de culture créoles.
Au plan pédagogique, ce concours répond en
effet à un réel besoin des locuteurs des régions concernées de situer
sainement leur langue et leur culture dans le contexte bilingue
créole-français.
Au plan culturel, et plus largement politique, la mise en
place du "CAPES de créole" a été saluée par les créolophones comme la
reconnaissance de leur place spécifique au sein de la République française.
La remise en cause de l'organisation annuelle des épreuves, trois ans après
leur mise en place, serait perçue par ces populations comme une atteinte,
particulièrement maladroite, portée à cette image de réhabilitation d'une
langue et d'une culture minorées véhiculée par ce Concours de l'Education
Nationale. Elle serait sans nul doute interprétée comme une mesure de
régression.
Je vous prie d'agréer, Monsieur le Ministre, l'expression de mes sentiments
respectueux. Robert Damoiseau
Professeur des Universités
Ex membre nommé, puis élu, à la 73ème Section,"Cultures et Langues
Régionales" du Conseil National des Universités |