20.6.2004
Monsieur le Ministre de l'Education Nationale Des informations émanant de sources officieuses font état de la
possibilité d'une remise en question par votre ministère de la
périodicité annuelle des épreuves du CAPES de créole, et ce dès
la rentrée 2005. Dans l'hypothèse où ces informations se
révéleraient fondées, je me permets d'attirer votre attention sur
les faits suivants.
Le CAPES de créole répond à la demande croissante d'élèves des
Antilles, de la Guyane et de la Réunion qui souhaitent que l'école
leur offre une pédagogie des réalités linguistiques et culturelles
qui les environnent.
Le CAPES de créole a une dimension symbolique qui dépasse le simple
champ scolaire. De larges secteurs des sociétés de Martinique,
Guadeloupe, Guyane et Réunion y voient une rupture avec la tradition
de minoration et de mépris dans laquelle leurs cultures ont été
longtemps tenues, une reconnaissance de ces cultures.
Trois ans seulement après l'avènement du CAPES de créole, toute
restriction à ce dernier, fut-ce dans la remise en question de sa
périodicité annuelle, apparaîtrait dans ces sociétés comme une
régression, une remise en cause de l'intérêt accordé par le
gouvernement à leurs productions culturelles, et donc à
elles-mêmes.
En conséquence, Monsieur le Ministre, je vous prie de bien vouloir
prendre la mesure d'une telle décision qui, si elle était prise, ne
saurait être perçue comme un simple ajustement administratif,
budgétaire ou démographique.
Veillez recevoir, Monsieur le Ministre, mes respectueuses salutations.
Gerry L'Etang
Maître de conférences en anthropologie
à l'Université des Antilles et de la Guyane
Copie au Ministre des DOM-TOM.
|