19 juin 2004
Monsieur le Ministre. L'information - étonnante - parvient, suivant laquelle, sous votre
autorité, le CAPES de langue et culture créoles serait sur le point de
perdre son statut de concours régulièrement organisé chaque année, pour
répondre aux besoins de l'enseignement dans les DOM.
Ce statut, il ne l'a obtenu que depuis trois ans, après que soit
enfin reconnue la légitimité du créole parmi ces langues régionales dont
l'Europe veut qu'elles soient encouragées et respectées en tant qu'éléments
de l'identité des peuples, et donc de l'enrichissement du patrimoine
culturel mondial.
Toute atteinte qui serait portée aujourd'hui au CAPES de langue et
culture créoles serait, de facto, une grave rétrogradation dans le
cheminement de quatre peuples qui ont créé, sous l'esclavage, une langue
originale, sans pour autant faillir à enrichir - par maints exemples - la
langue de l'ensemble français dont ils font aujourd'hui partie.
Elle ne pourrait avoir pour conséquences, dans l'avenir, que des
exacerbations dangereuses.
J'ose espérer que vous ne donnerez pas suite à l'inacceptable projet
annoncé. Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l'assurance de ma
haute considération.
Georges Mauvois
Directeur Départemental honoraire des Postes
Auteur dramatique de langues française et créole.
Prix "Casa de las Américas - 2OO4"
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