Kapes Kréyol

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(Certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement du second degré)

La société d'habitation: une civilisation historique

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Vincent HUYGHUES BELROSE

Cours 3

3. VOYAGES ET ÉTABLISSEMENTS

      3.1. L’IMPORTANCE DE LA MER
      3.2. LE PROBLÈME DU PREMIER OCCUPANT
      3.3. LES FORMES D’ÉTABLISSEMENT
      3.4. ENGAGÉS ET ESCLAVES
      3.5. L’ADAPTATION AU MILIEU
      3.6. LIENS ET COUPURES AVEC LES ORIGINES

L'importance de la mer

Les premiers occupants sont des semi-nomades marins; leur habitat s'en trouve affecté. Depuis Revert et Lasserre on continue à affirmer qu'aucun document ne nous renseigne sur les maisons précolombiennes de la Martinique et que «c'est seulement par analogie avec les grandes Antilles que nous pouvons les supposer rondes en général et d'assez grandes dimensions». Cette comparaison est surprenantes puisque les Kalinago ne sont pas de culture Taïno mais viennent directement des Guyanes avec lesquelles ils sont restés en relation après l'occupation coloniale.

M. Mattioni et le père Barbotin ont plus judicieusement été chercher des modèles en Guyane française et ont découvert une prépondérance du plan rectangulaire. Par ailleurs, l'iconographie se révèle plus riche que ne le prétendaient des historiens plus préoccupés par les textes que par les cartes, les images, voire les plans au sol révélés par l'archéologie. Il faut savoir que les plus anciennes représentations de huttes caraïbes datent des années 1580 et se trouvent dans un manuscrit anonyme français intitulé Histoire naturelle des Indes de Caribara. On y remarque la grande halle commune dans laquelle sont tendus les hamacs de jour, avec un feu constamment entretenu, comme dans les descriptions des missionnaires et une hutte ronde qui semble être réservée au boyé ou chaman guérisseur.

Construites à proximité de la mer, ces maisons ont une structure légère même lorsqu'elles atteignent de grandes dimensions et font appel à la végétation littorale, essentiellement les palmistes et les palétuviers, aussi bien pour la structure que pour la couverture.
Les immigrants européens arrivent eux aussi par la mer et s'installent sur le littoral. Comme leurs prédécesseurs amérindiens ils vont se servir de la végétation littorale, mais en s'attaquant à des bois de section plus importante. La grande différence entre eux et les Caraïbes tient à la connaissance d'outils de coupe et de découpe en fer et acier : la hache, l'herminette et la scie. En outre, ils utilisent les clous forgés, ce qui modifie complètement la technique d'assemblage, même lorsque l'apparence extérieure de leurs constructions paraît identique à celles des Caraïbes. A cette étape de l'occupation, la mer désigne le lieu d'habitat mais ne fournit pas encore les matériaux de construction.

Caféyère
Plan d'une habitation caféière de Saint-Domingue en début d'exploitation, XVIIIe. Interprétation d'un plan ancien par D'ANS, André-Marcel, Haïti, paysage et société, Paris, Karthala, 1987, p. 162.

On oublie trop que l'habitation, petite ou grande, est d'abord un découpage du sol effectué depuis la mer. Cette concession s'appelait une "place" et se mesurait en largeur sur le littoral avec une dimension de 200 pas et en hauteur en direction des mornes. La phrase consacrée pour une place était depuis le battant des lames jusqu'au sommet des montagnes. Cette pratique est universelle et se retrouve inchangée dans les Mascareignes. Il y avait obligation à défricher et à habiter la concession accordée sous peine de rétrocession au Domaine. Jusqu'au XXe siècle, les gouverneurs ont conservé ainsi le droit d'accorder des concessions sur les terres vacantes ou le domaine public. Cette pratique est tombée en désuétude dans les îles après 1a guerre de 1914, mais continue en Guyane.

Si la concession était mesurée depuis le battant des lames, elle n'incluait pas la portion de rivage comprise entre la mer et les cinquante pas du roi, les fameux cinquante pas géométriques (en réalité 81,20 mètres). Cette réserve a permis la formation des premières agglomérations de pêcheurs et d'artisans. On ignore également que la réserve des cinquante pas devait servir aux entrepreneurs de travaux publics à s'approvisionner en roches, sable et terre sans avoir de redevance à payer.

Une chose est certaine, les formes de l'habitat - on pourrait presque dire ses normes - se constituent et se renforcent au bord de la mer. Il n'y a pas d'habitat d'altitude, de montagne; lorsque l'homme s'y est installé depuis la côte, il y a transporté sa maison conçue pour le bord de mer.

Caféyère
Plan d'une habitation caféière de Saint-Domingue au XVIIIe siècle. Interprétation d'un plan ancien par D'ANS, André-Marcel, Haïti, paysage et société, Paris, Karthala, 1987, p. 164.

Comme l'ont montré M. Mousnier et D. Bégot, le littoral est pendant longtemps une zone d'accueil; il constitue toujours un système dynamique où se nouent des enjeux économiques et sociaux. La colonisation spatiale débute par le front de mer, progresse tout autour de l'île et remonte vers les "étages". Le rivage est aussi le chemin de l'eau où se manifeste la puissance régalienne. Chaque habitation littorale trouve par la mer un lien organique avec son développement économique et technique, car les communications terrestres demeurent longtemps difficiles. Il en subsiste un habitat disposé et rassemblé au cœur de chaque habitation, mais dont la vie tourne le dos à la mer. La révolution industrielle, avec le développement des voies ferrées et des usines centrales, affranchit chacune d'elles de cette dépendance vis-à-vis de la côte, mais dans le même temps les travaux de drainage permettent aux plus grande, regroupées dans les usines, d'investir des espaces littoraux dont elle s'était auparavant écartée.

Le mode de colonisation choisi et la longueur du front de colonisation (la côte toute entière) ont provoqué une très faible concentration de l'habitat. Jusqu'au XIXe siècle la part la plus importante de la population vit dans une structure non agglomérée à moins d'un kilomètre de la mer. Il s'agit d'une dispersion primaire et d'une constante de l'histoire du peuplement qui ne s'inversent qu'au XXe siècle. Aussi lorsque le père Delawarde, repris par Revert, parle de dispersion primaire, en faisant référence à la dispersion de l'habitat consécutive à l'abolition de l'esclavage, il devrait en fait parler d'une dispersion secondaire.

En réalité la dispersion est relative, car un échelon intermédiaire est mis en place dès le début. Equivalente au début en nombre d'habitants et de constructions au village caraïbe, l'habitation est un foyer de peuplement. Entre une dizaine au début et plusieurs centaines à la fin du XVIIIe siècle, l'habitation regroupe personnes et bâtiments au même niveau que la communauté d'habitants d'Europe.

Le problème du premier occupant : le cas de la Martinique

E. Revert affirmait qu’à la Martinique «le Carbet et Sainte-Marie sont les seuls exemples certains de bourgs modernes ayant succédé sans délai à une agglomération caraïbe». Dans le cas du Carbet, cette affirmation repose sur la toponymie, les témoignages d'époque, mais pas sur l'archéologie. Un polissoir subsiste bien au Carbet, mais ce type de vestige ne peut être daté isolément. En revanche, la documentation écrite permet d'ajouter la Case Pilote et la Rivière Pilote1.

L'archéologie ne permet pas de prouver la succession immédiate du bourg moderne au village caraïbe, puisqu'en l'état actuel des connaissances, elle révèle partout une solution de continuité d'épaisseur chronologique importante. Elle atteste en revanche la présence d'un habitat amérindien antérieur partout où s'est développée une habitation et parfois une agglomération d'époque coloniale aussi réduite soit-elle.

La transition de l'habitat Caraïbe au bourg Français n'est prouvée jusqu'à présent que pour le Carbet, mais on peut la supposer pour le Prêcheur, à partir des recensements qui font états de Sauvages dans le quartier, jusqu'au début du XVIIIe siècle. En réalité, si l'occupation caraïbe offre des différences entre la façade orientale et occidentale, elles ne tiennent pas à la nature de l'habitat mais à son implantation.

Il semble aujourd'hui aux archéologues que, l'occupation de la partie occidentale était beaucoup moins dense, voire sporadique entre le Prêcheur et Saint-Pierre, au moment de l'arrivée des Français. Sur la côte caraïbe, les populations amérindiennes occupaient des sites implantés sur le littoral à proximité de la mer, à la différence de ce qui apparaît sur la côte atlantique, soumise au vent dominant, où les installations se sont faites en retrait du littoral, sur les premiers plateaux dominant la mer. C'est exactement la même stratégie d'implantation que les premiers colons français ont adoptée, ce qui fait qu'il n'y a pas un seul bourg du littoral caraïbe qui n'ait révélé ou laissé soupçonner une couche archéologique correspondant à une occupation amérindienne antérieure.

Pour l'occupation du sol, certains indices poussent à l'investigation. Jusqu'à l'arrivée de La Vallée et de son convoi de soldats et d'engagés, les premiers immigrants se cantonnent jusqu'en 1636 à la proximité du fort Saint-Pierre.2 Sitôt qu'ils sont assez nombreux ils se mettent à repousser leurs adversaires. "Les sauvages commencèrent à lâcher pied et à quitter leurs habitations les plus voisines des Français, mettant le feu à toutes les cases, arrachant tous les vivres qui étaient dessus. Nos habitants bien aises de trouver de la terre découverte (défrichée) s'en saisirent aussitôt et ainsi peu à peu gagnèrent plusieurs belles habitations qui auraient coûté bien de la sueur et peut-être la vie de quantité de personnes s'ils les avaient fallu mettre en l'état qu'ils les trouvèrent. Ainsi, comme en Guyane, les colons s'installent sur les abattis des Amérindiens, s'épargnant la peine d'un défrichement, même s'ils ne gagnent pas l'avantage d'une première récolte de manioc, patates, coton et tabac sur les plantages déjà effectués. Ce n'est que plus tard que les concessions sont attribuées sur des terres en friche, à la condition qu’elles soient mises en culture dans un délai de trois ans.

L'abattis caraïbe, les fameux "jardins", impose aux colons de la Martinique un paysage initial déjà humanisé et les sites d'habitat choisis par les arrivants européens sont toujours occupés, ou l'ont été à une période antérieure, par des Amérindiens, particulièrement sur la côte occidentale. Deux facteurs fondamentaux permettent d'établir avec certitude la continuité de l'habitat aggloméré sur les sites du littoral:

  • Le premier est l'identité des préoccupations des Caraïbes et des Français dans la recherche de points d'implantation: un replat à l'abri des grandes marées et à proximité d'une rivière, une anse avec une plage permettant de tirer les embarcations au sec et de transborder les marchandises, des mornes encadrant le débarcadère pour assurer la surveillance et la défense contre des assaillants venus de la mer.
     
  • Le second facteur est la difficulté de nettoyer le terrain avec l'outillage de l'époque pour la première mise en culture. Les "jardins" caraïbes, déjà défrichés, ont été l'amorce des premières habitations vivrières et "pétunières". La succession du jardin à la "place" puis à l'habitation a été d'autant plus naturelle que les défrichements des Caraïbes, quoique situés à l'intérieur des terres, se trouvaient à proximité de leurs zones d'habitat, dans les anses du littoral.

Aux Antilles et en Guyane, c'est sur le noyau initial du village amérindien, qu'il ait été temporaire, permanent ou abandonné depuis longtemps, que se greffe le noyau initial du bourg colonial, qu'il se développe de façon pragmatique, en pactisant avec l'environnement tant physique que sociologique et en procédant par retouches successives.

Carbet Galibi
Dessin d’un carbet galibi sur les rives de la Mana (Guyane) par le père Delawarde, 1941.

Mais, avant même la formation des bourgs, le plan des plus importantes habitations est presque identique à celui du village caraïbe. Des cases sont disposées sans exigence géométrique autour d'un bâtiment commun plus important, le carbet, terme tupi adopté par les Caraïbes, que les Français emploient, par extension, pour désigner tout le village. La grande case caraïbe (20 à 30 m de long et 6 à 6,50 m de haut) était nommée par eux tabouité (aussi manbana d'après l'Anonyme de Carpentras). La séparation de la cuisine et du magasin ainsi que la distinction entre la hutte du chef de famille de celles de ses descendants mariés sont des usages caraïbes, conservés dans la disposition des bâtiments de l'habitation française.

L'importance du premier occupant amérindien est encore considérable dans les techniques de construction et se retrouve dans le vocabulaire, non seulement des Amériques mais aussi, ce qui est surprenant, des Mascareignes: boucan, ajoupa, carbet sont des types architecturaux proprement amérindiens.

La confection des poteaux fourchus est passée dans le vocabulaire créole avec l'expression "case fourche en terre". Ils étaient plantés à 0,65 voire 1 m de profondeur et espacé de 2 ou 4 m l'un de l'autre. il n'y a pas de poteau mitan, mais des piliers plus élevés appelés ouaccabou. La couverture des huttes caraïbes était faite de baliry ou l'on retrouve le balourou guyanais et le balisier antillais. Les feuilles de latanier (en fait palmiste) posées sur des roseaux duraient deux ans. Poteaux, piliers, charpente et couverture sont liés par des lianes, vraisemblablement du mahaut.

Les habitants, rapportent les chroniqueurs, se sont "logés au commencement comme les habitants naturels du pays". En 1648, Dutertre constate que «les cases sont à la mode des sauvages, faites de roseaux ou de pieux, couvertes de feuilles de palmiste, roseau et autres». Ce que les Caraïbes pouvaient faire avec un arbre et une hache de pierre, souvent avec une serpe ou un gros couteau acquis des Européens, les Français l'obtenaient avec plus de facilité en utilisant la hache et la scie. C'est le seuil technique qui va déterminer le passage du poteau ébranché et du pilier équarri à la charpente taillée et assemblée.

Les formes d'établissement

Elles sont conditionnées par l'implantation littorale, la disponibilité des matériaux, les techniques de construction mais surtout par la culture des constructeurs et la fonction attribuée aux bâtiments.

Deux démarches sont possibles :

  • La première, régressive, constate l'existant et tente de remonter dans le passé pour l'expliquer. C'est celle du père Jean-Baptiste Delawarde, d'E. Revert pour la Martinique et de J. Berthelot pour la Guadeloupe. C. Chivalon en a critiqué les a priori et les limites.
     
  • La seconde est archéologique et historique. Partant des témoignages conservés ou retrouvés qu'elle place sur la ligne du temps, elle dégage une évolution et constate à terme ce qui subsiste aujourd'hui des expériences passées. Elle a l'avantage de ne rien laisser dans l'ombre de ce que la documentation peut fournir.

Les pionniers de l'histoire de l'habitat, bien qu'ils n'en aient pas fait une spécialité, sont G. Debien pour les Antilles et Jean Barassin pour les Mascareignes. Ce sont eux que nous suivrons.

Les premières formes d'habitats ne se distinguent guère dans leur forme et leur principe des huttes amérindiennes: ce sont des abris plus ou moins temporaires. La première distinction doit être faite ainsi entre l'habitat temporaire, dont le type est l'ajoupa, le boucan ou la cayenne et l'habitat sédentaire tourné vers l'agriculture. G. Debien a bien montré que flibuste, chasse et pêche sont les premières activités des colons et qu'ils ne les abandonnent que très lentement une fois qu'ils deviennent habitants, c'est-à-dire exploitants agricoles. Leur habitat en est nécessairement affecté. Au XVIIe siècle, les engagés reçoivent en plus de leurs vêtements, un pavillon ou cabane, terme qui est resté dans le créole. Ce pavillon leur sert de matelas et de drap de bord pendant la traversée et de tente dans les bois. On comprend pourquoi les Français, plus tard les Africains, ont renoncé à l'usage du hamac, alors que cela leur aurait évité parasites et maladies. Le pavillon en toile est rapidement devenu un abri végétal facile à construire : l'ajoupa; l'endroit où boucaniers et pêcheurs faisaient leur campement s'est appelé un boucan ou une cayenne.

Habitation Duval
L'habitation Duval en Grande Terre, Guadeloupe, vers 1900.

La phase de sédentarisation commence avec la cueillette organisée autour du poste de traite. Les premières constructions sont donc directement liées à cette forme d'établissement qui utilisaient souvent des matériaux tirés des navires naufragés ou avariés. Comme le souligne Chaunu, c'est la cabane de l'Atlantique nord qui est le modèle de référence pour la construction solide et pas la maison rurale en maçonnerie de l'Europe paysanne. Le long apprentissage du Brésil et de l'Afrique a permis d'adapter la cabane à la hutte brésilienne, en particulier dans la disposition des poteaux de bardage, plantés et non couchés, la disparition de la cheminée et l'aménagement distinct de la cuisine. A partir de là, la construction en bois, toujours majoritaire, prend son essor partout dans l'aire créole.

Case Réunion
Enclos servile à La Réunion, avant 1848. Gravure de Roussin.

A La Réunion, selon Defos du Rau, «les premières cases fixes des pionniers de 1667 ne furent sans doute que des abris de fortune légers, du genre "ajoupa" antillais, ou "boucans" de chasseurs3.» D'autres chercheurs parlent de "la cabane de bois équarri" de Regnault, premier chef de la colonie, lorsqu'il fixe sa résidence à Saint-Denis ou racontent: "chacun s'est bâti une hutte de branches d'arbres couverte de feuillage qui est sa maison : autour un enclos, où il cultive du riz, du blé, des légumes, où il élève quelques volailles, une chèvre, un cochon, des mouches à miel…" Peu à peu, le modèle de la cabane en bois équarri du gouverneur se répand et l'on en compte 15 à 20 dès 1672. En 1738, lorsque Mahé de La Bourdonnais transfère la capitale de Saint-Paul à Saint-Denis, la petite bourgade se compose d'environ 100 maisons construites en bois, à l'exception de celle du Gouverneur et de quelques autres qui sont en pierre. Sur chaque "emplacement", il y avait la maison d'habitation, les cuisines et les cases des noirs dépendants des maisons. Lorsqu'il y avait maçonnerie, cela ne concernait que la grand'case, ce qu'on appelle aujourd'hui la "villa créole".

A la Martinique, selon un inventaire de 1644 concernant la Case Pilote, une habitation comporte quatre cases. L'une proche de la mer sert de logement; à côté, sous le vent pour éviter les risques d'incendie est la cuisine puis le poulailler, la quatrième est destinée au séchage du tabac. A cette époque les colons couchent dans des hamacs.

Dès 1659, l'abbé Brunetti découvre à la Martinique des maisons qui sont "pour la plupart bâties de bois très durs et d'ais (planches) assez bien travaillés. Elles sont de charpente, fort commodes et d'une montre agréable. On couvre aussi les logis de bois, dont on fait du bardeau grand comme des ardoises auxquelles elles ressemblent tout à fait et que l'on appelle "essentes". Quelques habitants ont "commencé à faire des maisons de pierre. Les autres en feraient aussi s'ils avaient des maçons et que leurs journées ne fussent pas si chères… Et personne ne s'est mis à faire des fourneaux pour les tuiles et les briques".

Dutertre qui témoigne pour la même période, précise que "les cases des simples habitants ne sont-elles encore palissadées que de roseaux. Ces logements n'ont que des salles basses séparées par dedans en deux ou trois départements dont l'un sert de salle, l'autre de chambre à coucher et le troisième de garde-manger". Quant aux cases des plus pauvres, "elles sont couvertes de feuilles de canne, de roseau, de latanier, de palmiste et celles-là sont incomparablement plus agréables que nos chaumières de France. La cuisine est toujours séparée. Elle est composée d'un petit appentis en dessous du vent (…) mais chez les plus accommodés la cuisine est murée comme une case particulière". Contrairement aux affirmations biaisées par l’idéologie de Berthelot et Gaume, loin de commencer avec l'abolition de l'esclavage, l'histoire de la case semble bien débuter avec la colonisation. Il n'y a apparemment aucune différence fondamentale entre celle de l'homme de couleur du XIXe siècle et celle du Blanc du XVIIe, au contraire, les principes sont les mêmes.

On notera l'appréciation de Dutertre pour la case qu'il trouve plus agréable que la chaumière de France, pour comprendre que la première est parfaitement adaptée au milieu. Même s'il regrette: "on aurait pu utiliser les pierres, faire de la brique, de la chaux, mais on ne trouvait aucun artisan de qualité", en réalité, comme le prouvent les Mascareignes, on n'avait pas besoin de maisons de pierre, "le chaud étant continuel".

Engagés et esclaves

Manuel
Page d'un Manuel d'Histoire, 1962.

Tant que subsistent les engagés, en gros jusqu'à l'essor sucrier des années 1720, la différence que l’on pourrait établir dans le logement entre l'engagé et l'esclave est purement idéologique. Une étude du vocabulaire permet de rétablir la vérité historique:
Habitation : terme historique du domaine français. En créole louisianais habitation désigne une ferme et s'oppose à maison ou bâtisse.

  • XVIe-XVIIe: "ensemble de bâtiments pouvant abriter quelques dizaines de personnes fortement retranchées derrière une enceinte fortifiée. Ce réduit inclut des magasins de vivres, d'outils et de munitions. Cependant aux Antilles, ce terme désigne une plantation". Pierre Ragon (MCF IHS Amérique latine Paris III) dans Les XVIe et XVIIe siècles histoire moderne, Bréal col. Grand Amphi, 1995, p. 22. Ex.: l'habitation de Quebec, 1608; l'habitation de l'île Sainte-Croix en Acadie, 1613.
      
  • XVI-XXe: terme employé depuis les débuts de la colonisation française en Amérique pour désigner d'abord un lieu de résidence permanent avec exploitation agricole.

On relève ainsi sur les cartes et les illustrations l'"habitation des Indiens" au Canada, en Guyane et dans les îles, puis l'habitation des Français pour désigner les premières colonies permanentes, à la différence des postes de traite ou "loges" du Brésil.

Après l'installation d'une autorité permanente et les premières attributions de concessions, le terme désigne jusqu'à nos jours, dans l'océan Indien comme dans l'Atlantique, l'exploitation domaniale. On ne sait pourquoi le terme anglo-saxon "plantation" est préféré au terme français "habitation", d'autant que le mot anglais désigne, de façon générale, l'installation de colons outre-mer quel que soit leur rapport au sol et le mode d'exploitation, alors que le mot français "plantation" désigne le fait de mettre en terre des graines ou des plants.

Typologie kaz
La typologie idéologique et raciale de Berthelot et Gaume. Les critères de caractérisation de la "case" sont parfaitement arbitraires et relèvent plutôt de l'esthétique que de la géographie de l'habitat (Tricart) ou de l'anthropologie (Leroi-Gourhan). BERTHELOT, Jack et GAUME, Martine : Kaz Antiyé. L'habitat populaire aux Antilles, Paris, Ed. Caribéennes, 1982.

J. PetitJean Roget, pour les Antilles, et J. Defos du Rau, pour les Mascareignes, ont bien montré que le terme français "habitation" recouvre un ensemble structuré à vocation autarcique qui rappelle la "villa" gallo-romaine. L'habitation des îles comprend trois parties distinctes: d'une part l'"emplacement", centre névralgique où sont érigées la demeure du concessionnaire ou grande case, les dépendances nécessaires à la vie quotidienne et à l'exploitation (cuisines, réserves, argamastes à café et godons4-aux Mascareignes seulement-, hangars, magasins) et les cases des engagés puis des esclaves, plus tard des travailleurs engagés ou saisonniers non blancs. En seconde part, on retrouve partout le "jardin" qui sert à la production de vivres, avec la basse-cour et le pigeonnier, où les travailleurs ont leur part. Enfin, les grandes cultures, principales sources de richesse par l'exportation, avec les savanes pour le gros bétail et les bêtes de somme, les bois et les cultures secondaires, à quoi il faut ajouter les friches ou raziers.

L'ensemble se répartit sur une portion de territoire concédée par la Compagnie des Indes, puis par l'Administration royale, et dont le découpage en lanières est limité en aval par "le battant des lames" de l'océan et en amont par le "sommet des montagnes". Très vite, aux Antilles apparaissent les "étages" sans accès à la mer, mais situés à cheval ou en bordure d'une rivière ou ravine, alors que ces concessions de mi-pente n'apparaissent pas aux Mascareignes où l'on défriche des îlets (prononcer îlettes) isolés. Le père Barassin, ignorant l'histoire des colonies d'Amérique et repris sans examen par J-F Dupon, croit que "la Compagnie des Indes prenant possession de l'île Bourbon, n'avait pas voulu aliéner les terres dont elle confiait la gestion aux nouveaux colons5. Elle aurait donc établit un système de concessions sous forme d'"habitations" (ou "droit d'habiter"). Cette explication paraît absurde au vu des documents fournis par J. Petitjean Roget à l'appui de son explication du mot.

Habitation Labat
Une habitation sucrière type de la Capesterre, dessin de Lasserre d'après la description du Père Labat, 1720. Voir le texte dans Salandre et Cheyssac: "Disposition et partage d'un terrain pour faire une habitation".

Plantation: terme inconnu du dictionnaire français dans le sens d'habitation (exploitation agricole tropicale) avant la fin du système esclavagiste. Employé par imitation de l'anglais dans l'empire colonial français des XIXe-XXe siècles.
Système inventé par les économistes et les sociologues issus du marxisme et militants de la décolonisation (Benoist) qui modélisent une économie et une société de plantation, pour rendre compte de la forme tropicale de l'exploitation capitaliste par les pays blancs. Son acceptation par les historiens conduit à des aberrations. Ainsi l'historien Meyer :

  • "la plantation, dont le type fondamental est celui de la canne à sucre, est apparue en Terre Sainte au moment des Croisades (le type pas le mot). Colportée à travers les îles méditerranéennes jusqu'en Andalousie, puis dans les îles du proche-Atlantique, et même dans celles du golfe de Guinée (Fernando Po, etc.), la plantation connaît son plus grand essor dans le Brésil du XVIIe siècle d'où les israélites, chassés du Brésil, l'introduisent dans les îles antillaises et enfin sur les côtes de la terre ferme hispanique." J. Meyer, Les Européens et les autres, A. Colin, 1975, p. 260, glossaire).

N. B. : Cette définition purement eurocentriste est presque raciste en rendant les seuls Israélites responsables de la diffusion du système qui, par ailleurs, ne tient compte que de l’Afrique et ignore les Amériques.

Case en bois
Case en bois couverte de tôle ondulée. Cliché Lasserre, 1960.

Case: De l'espagnol '"casa" maison, n'a aucune valeur esthétique ou péjorative dans l'aire créole, du moins jusqu'à la départementalisation. Le terme désigne au départ toute construction, avec un déterminant accolé: case à demeurer, case à mulet, case à bagasse, etc. au moment même où le français du Québec et de Louisiane adopte le mot cabane, y compris pour «cabane à esclave». Lorsqu'il s'agit d'un logement, le mot ne fait pas de différence entre la taille, la localisation urbaine ou rurale, ou la qualité de l'occupant. En ce sens, il est particulièrement stupide de vouloir attribuer la "case" à l'esclave et la "maison" au maître. Lorsque se développe une grande architecture domaniale au XVIIIe siècle, la demeure de maître prend le nom de "grand'case" puis de maison à loger ou de maison principale. Dans les Mascareignes, ces grandes demeures à plusieurs faîtages de toiture prennent en ville le nom de "villas". L'expression "maison de maître" n'est pas historique et d'importation métropolitaine récente, avec des sous-entendus (maître s'opposant à esclave) en contradiction avec la réalité technique et historique.

Case des Caraïbes: Le père Breton, dominicain, 1647 Bulletin de la Société d'Histoire de la Guadeloupe, p. 67
Le père Jean Hallay, 1657: Annales des Antilles, n° 25, 1982.

"La nuit, ils la passent dans de petites cabanes faites comme huttes de branches de feuille et bien fermées, s'enfermant dedans chacun dans son lit et le feu clair dessous que la femme attise de trois en trois heures... Ils sont douze heures dans la cabane et douze heures dans le carbet ou grange couverte de feuille et ouverte au levant"

Père Adrien Le Breton, jésuite, 1722, "Relation historique sur l'île caraïbe de Saint-Vincent en indien Youroumayn" :
"Carbet est la grande halle commune, "tinobone" est la chambre pour les hommes et "raboui" pour les femmes"

Case des esclaves: Dutertre, 1654, 1656: Histoire naturelle des Antilles habitées par les Français, (publié en 1667), rééd. Kolodziej, Fort-de-France, 1978, tome 2, p.457.

"Chaque nègre qui n'est point marié a sa petite case à part, l'homme et la femme n'en ont qu'une pour eux deux et pour leurs petits enfants; mais dès qu'ils sont grands, le père a soin de leur bastir qulequ'une proche de la sienne". "Elle sont un peu à l'écart toujours au dessous du vent du logis de leur Maistre. (...) Elles n'ont guère plus de 9 à 10 pieds de longueur sur 6 de large et 10 ou 12 de haut". Ce ne sont pas des cases rondes, "elles sont composées de 4 fourches qui en font les 4 coins et de 2 autres plus élevées qui appuient la couverture qui n'est que de roseaux, que la plupart font descendre jusqu'à un pied de terre. Ceux qui la tiennent plus haute, la pallissadent avec de gros pieux qui se touchent les uns les autres, sans se servir de roseaux comme les François qui sont bien aises d'avoir de l'air; si bien que leurs cases sont closes comme une boîte de peur que le vent n'y entre (...) La porte est de 5 pieds de haut".

L’adaptation au milieu

Charles de l'Yver, 1779-1784: "Journal de Charles de l'Yver", Annales des Antilles, n° 26, 1983-1987, p. 66.

"Case à nègre: Dans une habitation bien ordonnée les cases à nègre sont de même forme, séparées et percées de différentes rues; elles sont belles quand elles ont 30 pieds sur 15 avec 12 pieds entre chaque case. Ces petites maisons sont de roseaux, de bambou, de petit bois et garnies de terre grasse pour joindre le tout. L'intérieur est quelquefois blanchi à la chaux. La toiture est de tête de canne, ou de roseaux; c'est le même procédé de petits enclos pour un cochon, quelques volailles: le nègre s'attache à sa petite propriété. Leur cuisine qui est dans la case consiste en un petit mur à hauteur d'homme contre lequel ils font le feu. Dans chaque case il y a un feu, le mari, la femme tout y fume; tout est paille autour du feu, et les habitations ne sont pas plus souvent incendiées! La fumée passe par un trou du pignon, et pour réparer l'incommodité d'être enfumés ils font ordinairement un séparation en claies ce qui leur fait un cabinet. Leur lit est composé de quelques planches soutenues par des traverses et des pieux; ils jettent dessus une couverture faite de côtes de lataniers; quand ils sont riches ils achètent une paillasse qu'il remplissent de feuilles de mil, ou de bananier (c'est la paille du pays)..."

Habitation hauts
Case de Blancs des Hauts, La Réunion vers 1920.

Case de l'engagé et du petit Blanc: Oexmelin, Alexandre-Olivier,1666 (pour Saint-Domingue mais valable pour la période 1635-1650) : Histoire des aventuriers qui se sont signalés dans les Indes avec la vie, les mœurs, les coutumes des habitants de Saint-Domingue, Paris, Le Febvre, 1688.

"Après avoir pourvu à la nourriture, ils bastissent une plus grande loge qu'ils nomment case à l'imitation des Espagnols: ils en sont eux mesmes ou leurs voisins, les charpentiers et les entrepreneurs; chacun donne son avis. Pour cela ils taillent en fourches trois ou quatre arbres de 15 à 16 pieds de haut qu'ils enfoncent dans la terre; et sur les fourchons ils mettent une pièce de bois qui forme le faîte. A 6 pieds de là, ils en placent de chaque côté 8 autres qui n'ont que 6 à 7 pieds de hauteur sur les fourchons desquels ils posent pareillement des pièces de bois qu'ils nomment fillières. Enfin de 2 en 2 pieds, ils mettent des traverses, c'est à dire de nouvelles pièces de bois qui s'accrochent par le moyen d'une cheville sur le faîte et qui viennent tomber par l'autre bout sur les filières.

Quand cela est fait, ils amassent quantité de feuilles de palmier ou de roseaux ou de cannes à sucre pour couvrir le bâtiment et les voisins s'aident les uns les autres. En un jour, la case est couverte. Ils la ferment d'une palissade de roseaux ou de planches de palmier.

La case étant construite, le maistre de l'habitation donne pour récompense à ceux qui l'ont aidé quelques flacons d'eau de vie, s'il y en a dans le pays. Cela ne se refuse jamais ; auprès de la case principale ils en font quelque petite qui leur sert de cuisine."

Dutertre, 1647: "Les cases des simples habitants ne sont encore palissadées que de roseaux, particulièrement là où on ne craint pas les incursions des sauvages ; ces logements n'ont que des salles basses, séparées intérieurement en deux ou trois pièces, dont l'une sert de salle, l'autre de chambre à coucher, la troisième de garde-manger. Celles des plus pauvres sont couvertes de feuilles de cannes, de roseau, de latanier et de palmiste; celle-là sont incomparablement plus agréables que nos chaumières de France. Comme il n'y a point d'hiver dans les îles, il n'y a pas une seule cheminée dans toute les maisons, excepté chez les gouverneurs, où elles sont un objet d'ornement plutôt que d'utilité."

"La cuisine est toujours séparée de la case. Elle est composée d'un petit appentis de cinq ou six pas au-dessous du vent. On pend la marmite avec un gros bâton posé sur deux petites fourches, et on fait cuire en commun chez les habitants de très moyenne condition toutes les viandes; mais chez les plus riches la cuisine est murée comme la case des particulier.

(...) vu les chaleurs du pays, on est obligé de tenir toujours la porte et les fenêtres ouvertes pour laisser passer la brise, afin de rafraîchir la case, mais on ferme la nuit à cause de la trop grande fraîcheur."

Maisons de bourg du XVIIe siècle: Dutertre:" Les maisons des gouverneurs sont toutes en pierre de taille et moellons. L'architecture en est régulière, les chambres spacieuses; extérieurement, rien ne les distingue des bâtiments de France. Monsieur le Général de Poincy en a donné l'exemple avec la belle maison à trois étages, en pierre et en brique, (Saint-Christophe)... Celle des officiers et des riches habitants ne sont pour la plupart qu'une charpente revêtue de planches, avec un étage au-dessus de la salle, dont le plancher est d'ais ou de brique; elles sont couvertes de tuiles, que les Hollandais apportent avec ces briques, et tout cela leur sert à lester leurs navires. Les autres ne sont couvertes que de bardeaux de bois, en guise de tuiles.

En 1990 encore, selon la thèse de J-F Dupon, 38 % des constructions (et non des logements), soit 40.000 environ seraient édifiés en matériaux légers, susceptibles d'être mis à mal par les éléments naturels. Cette catégorie inclut les bidonvilles, importants à La Réunion, sans qu'il soit possible de les faire apparaître de façon précise.

Liens et coupures avec les origines

(non rédigé) 

BIBLIOGRAPHIE

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BEGOT, Danielle, "Les Habitations-Sucreries du littoral guadeloupéen et leur évolution", Caribena n° 1, 1991, p. 151-190.

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DELAWARDE, Jean-Baptiste, Essai sur l'installation humaine dans les mornes de la Martinique. Sites et agglomérations dans le nord de l'île. La case et la maison. L'art domestique, Fort-de-France, Imprimerie du Gouvernement, 1935.

DELAWARDE, Jean-Baptiste, La vie paysanne à la Martinique. Essai de géographie humaine, Fort-de-France, Imprimerie officielle, 1937.

DELCOURT, Jean-François, Regards sur l'architecture de Saint-Denis, Saint-Denis, DDE/GEP, 1980.

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MOREAU, Jean-Michel, "L'habitat d'hier et d'aujourd'hui en Guyane", Les dossiers de l'Outre-Mer, Bulletin du CENADOM, n° 78-79, 1985, p. 130-233.

MOUSNIER, Mireille, "Occupation spatiale des habitations littorales à la Martinique. XVIIe-XIXe siècles", Caribena n° 1, 1991, p. 125-148.

PETITJEAN ROGET, Jacques, "Les premières habitations de la Martinique", Architectures d'Outre-Mer Monuments Historiques, 1981, p. 37-47.

Notes

  1. Pour la Guadeloupe et la Guyane, on se reportera à DELPUECH, André, GIRAUD, Jean-Pierre et HESSE, Albert dir. Archéologie précolombienne et coloniale desCaraïbes, 123e congrès national des société historiques et scientifiques, Paris, CTHS, 2003. Il n’y avait pas d’occupants aux Mascareignes à l’arrivée des Européens.
     
  2. Philippe Le Vayer de La Vallée prend possession de l'île de la Dominique le  17 novembre 1635. Après l'attaque du fort Saint-Pierre par les Caraïbes en 1636, D'Esnambuc le dépêche en renfort depuis Saint-Christophe avec 40 ou 50 hommes selon Dutertre. Au départ de Du Pont, fin 1636, il devient commandant de la colonie jusqu'à l'arrivée de Du Parquet en juillet 1637.
     
  3. DEFOS DU RAU, L'île de La Réunion, p. 277.
     
  4. Godon: magasin à vivres aux Mascareignes. Argamaste : mortier et enduit étanche d'origine indienne utilisés pour les terrasses. Par extension terrasse ou aire plane et étanche.
     
  5. BARASSIN, Jean, Bourbon des origines jusqu'en 1714, Saint-Denis, Librairie Cazal, 1953.

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